Premier voyage janvier 2004


Objectifs.

Avant d’aller plus loin dans l’action, il nous faut nous rendre à Bondoukuy afin d’accomplir les démarches suivantes :

  • Etablir une antenne Burkina Be constituée d’un noyau de plusieurs personnes fiables, le devenir de l’association ne peut pas reposer sur un seul correspondant local (Zata).
  • Rencontrer les hommes et les femmes du village, vivre avec eux, comme eux, rompre avec le rêve, s’imprégner des réalités du pays et ainsi mieux témoigner pour remporter l’adhésion à Moramour du plus grand nombre.
  • Rencontrer les acteurs économiques et politiques du village, écouter leurs besoins afin de fixer les priorités de notre aide, suivre leurs conseils, s’inspirer de leur expérience et se positionner en tant que soutien et non en conquérant tout en gagnant leur confiance.
  • Expertiser le bâtiment à reconstruire.
  • S’assurer des moyens logistiques et techniques nécessaires à la réparation du bâtiment.
Situation géographique.
Quelques généralités sur le Burkina Faso.

Situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé entre Mali, Niger, Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire.

Population 20 835 000 habitants
Superficie : 274 200 km2
Capitale : Ouagadougou
Monnaie : le Franc CFA (1 € = 6,55957 FF = 655,957 Francs CFA)
SMIG : 34 000 Francs CFA / mois
Langues :
Français (langue officielle),
Moré (ethnie majoritaire Mossi),
Dioula (langue des Bobos majoritaires à Bondoukuy),
Gourmantché,
Foulfoudé
Religions : Islam -Animisme – Christianisme

La Haute-Volta (ancienne colonie française) a été rebaptisée par le capitaine Sankara en 1984 Burkina Faso, ” Le pays des hommes intègres”.

Le village de Bondoukuy.

A partir de Ouagadougou, nous nous rendons à Bobo-Dioulasso (360 km) véritable capitale économique du pays et porte d’entrée vers le riche voisin : la Côte d’Ivoire. Bondoukuy n’est alors plus qu’à 100 km de Bobo en direction de Dédougou dans la boucle du Mouhoun soit 3h de piste car nous quittons les routes goudronnées. Le village de Bondoukuy (4 000 hab.) n’en demeure pas moins une préfecture de département de la province du Mouhoun. L’économie du village est basée sur la culture du coton voué à l’exportation et du mil qui est la base de l’alimentation. En tant que principale escale sur l’axe Bobo – Dédougou, beaucoup de petits commerces (vente ambulante, réparation de fortune pour tous types de véhicules, …) ouverts à toute heure offrent un minimum de services aux voyageurs. Le village ne dispose pas de l’eau courante et de l’électricité et n’a que quelques lignes téléphoniques pour communiquer avec l’extérieur. Le parc automobile se limite à quelques taxis brousse et la voiture du préfet. Un dispensaire avec comme seul personnel médical un infirmier permet d’effectuer quelques soins, mais peu de malades ont les moyens d’acheter les médicaments prescrits.

Le séjour.

Notre séjour a été ponctué de fêtes en l’honneur de Moramour :

  • L’accueil, d’une intensité émotionnelle inouïe avec les chœurs de plusieurs centaines d’enfants, les danses des femmes au son du balafon et du jembé joués par les griots.
  • La remise des fournitures scolaires achetées en métropole et d’une enveloppe d’argent au cours d’une cérémonie présidée par le Préfet et agrémentée de chants et de danses. Un immense étendard brodé à l’effigie de Moramour nous est remis à cette occasion.
  • Le départ en musique et en danse les larmes aux yeux.

L’Association des Parents d’Elèves (l’APE) a mis en place un protocole de rencontre avec les autorités morales, religieuses et administratives du village avec entre autres les chefs coutumiers, les anciens, l’Imam, le Préfet, le commissaire de police, le Griot en chef. L’Association des Mères d’Elèves (l’AME) ainsi qu’une autre association de femmes ont aussi tenu à nous rencontrer. A chacune de ces rencontres après un rapide historique de l’association, nous écoutons les priorités de chacun. Unanimement, la reconstruction du bâtiment de l’école primaire dévasté début 2001 par une petite tornade apparaît comme la priorité première. Nous leur exposons notre volonté de les aider dans chacune de leur priorité dans la mesure de nos moyens avec le souhait d’une forte implication de chaque acteur du village pour instaurer une dynamique et ne pas tomber dans l’assistanat. Nous comptons donc sur eux pour la main d’œuvre nécessaire aux travaux de réfections ainsi que pour la fournitures de quelques matériaux existants sur place (sable, briques, …). Ce message a été particulièrement entendu et apprécié des Anciens qui comme nous le savons tous sont toujours très écoutés et respectés en Afrique.

L’école.

Nous avons tissé des liens étroits avec les sept instituteurs constituant le corps enseignant de l’école. Les séances de travail se sont présentées sous différentes formes :

  • Réunion de travail,
  • Conférence pédagogique,
  • Présentation de cours formels,
  • Présence à quelques cours.

Les conditions d’enseignements nous ont paru très difficiles. Les classes sont surchargées (60 à 90 élèves par classe), les enfants souvent mal vêtus et pieds nus se serrent à 3 où 4 par table. L’APE gère l’inscription payante des enfants à l’école. La cotisation qui est de 3 000 Francs CFA / an représente une lourde charge qui ne peut être assurée par toutes les familles. Selon l’APE au moins 30% des enfants du village ne sont pas scolarisés ce que nous avons constaté par nous même lors de nos déplacements dans le village. La cantine ne sert qu’un bol de riz gras par enfant et le renouvellement de la dotation de 4 mois en riz est aléatoire.

 


Gardons contact:

L’association ‘Moramour’ est une association humanitaire (à but non lucratif bien sûr), elle aide un village au Burkina-Faso: Bondoukuy. Pour plus d’informations sur l’association :

La genèse, Notre éthique